Lucia est une mère qui vit seule avec son fils de 17 ans. Son mari l'a quittée après la mort de leur première fille, Anna, atteinte de leucémie. Lucia travaille dans un hospice où elle se lie d'amitié avec un professeur à la retraite, Redetti, et des patients en soins palliatifs.
Ils ignorent sa tragédie personnelle mais deviennent, sans le savoir, ses confidents au fil du temps. Lucia comprend bientôt comment vivre l'invivable.
« C'est avec cette conscience profonde que Bisatti aborde le thème de la fin de vie, en situant son travail dans un hospice de Merano et en choisissant comme protagonistes Lucia (Laura Pellicciani), mère de Gabriel et infirmière attentionnée qui accueille et soigne les malades en phase terminale, et Giulio (Paolo Bonacelli), ancien professeur de philosophie morale qui, entre des citations de Giacomo Leopardi et d'Attilio Bertolucci, affronte ses derniers jours avec la force spirituelle de celui qui a choisi de s'autodéterminer. Tous les personnages du film sont liés non seulement par un point de vue professionnel ou parental, mais aussi par un fil encore plus ténu qui sert de substrat général à l'existence : la possibilité de la vie et l'attente de la mort.
C'est peut-être pour cette raison que Bisatti choisit de temps à autre de s'attarder sur l'environnement naturel dense, le bourdonnement d'une abeille à la recherche de nectar, l'immensité du ciel étoilé et les bois qui entourent la maison de repos. Comme dans les magnifiques natures mortes de Brueghel ou de Bollongier, promptes à nous rappeler par la vivacité des couleurs et des fruits la beauté de la vie et l'inéluctabilité de la mort, le réalisateur choisit de ne nous montrer la mort qu'à travers le contrechamp de la vie, et ce choix de perspective se reflète à son tour dans le rythme réflexif de la narration, dans le choix de ponctuer le film de gros plans continus visant à mettre en évidence les nuances et les luttes émotionnelles qui animent les protagonistes, et dans l'adoption d'un style à mi-chemin entre la fiction et la vocation documentaire. To the Unknown God est un film fait d'oxymores et d'antithèses, qui ne s'accroche à aucune certitude métaphysique et préfère s'ouvrir à l'expérience authentique et difficile du soin. C'est précisément dans cette relation triangulaire entre la vie, la guérison et la mort que les personnages évoluent [...].
De ce point de vue, la référence au Dieu inconnu du titre, plutôt qu'au célèbre poème de Nietzsche, également cité dans le film, semble renvoyer à un verset des Actes des Apôtres où il est écrit : « [le Dieu inconnu] que vous adorez sans le connaître, je vous l'annonce ». Loin d'être une œuvre religieuse, le film de Bisatti est pourtant une œuvre d'annonce : représenter la mort, c'est la laisser émerger comme une force à la fois rassurante et effrayante, et sa présence ne tient pas seulement, comme le voulait Bazin, à l'obscénité de sa représentation, mais à la délicatesse de son annonce. Et c'est peut-être à partir de là que des œuvres comme Al Dio ignoto nous font redécouvrir l'extraordinaire d'une vie qui s'éteint et, avec elle, la plénitude de se sentir vivant ». (Alessandro Lanfranchi, cineforum.it)
Lucia est une mère qui vit seule avec son fils de 17 ans. Son mari l'a quittée après la mort de leur première fille, Anna, atteinte de leucémie. Lucia travaille dans un hospice où elle se lie d'amitié avec un professeur à la retraite, Redetti, et des patients en soins palliatifs.
Ils ignorent sa tragédie personnelle mais deviennent, sans le savoir, ses confidents au fil du temps. Lucia comprend bientôt comment vivre l'invivable.
« C'est avec cette conscience profonde que Bisatti aborde le thème de la fin de vie, en situant son travail dans un hospice de Merano et en choisissant comme protagonistes Lucia (Laura Pellicciani), mère de Gabriel et infirmière attentionnée qui accueille et soigne les malades en phase terminale, et Giulio (Paolo Bonacelli), ancien professeur de philosophie morale qui, entre des citations de Giacomo Leopardi et d'Attilio Bertolucci, affronte ses derniers jours avec la force spirituelle de celui qui a choisi de s'autodéterminer. Tous les personnages du film sont liés non seulement par un point de vue professionnel ou parental, mais aussi par un fil encore plus ténu qui sert de substrat général à l'existence : la possibilité de la vie et l'attente de la mort.
C'est peut-être pour cette raison que Bisatti choisit de temps à autre de s'attarder sur l'environnement naturel dense, le bourdonnement d'une abeille à la recherche de nectar, l'immensité du ciel étoilé et les bois qui entourent la maison de repos. Comme dans les magnifiques natures mortes de Brueghel ou de Bollongier, promptes à nous rappeler par la vivacité des couleurs et des fruits la beauté de la vie et l'inéluctabilité de la mort, le réalisateur choisit de ne nous montrer la mort qu'à travers le contrechamp de la vie, et ce choix de perspective se reflète à son tour dans le rythme réflexif de la narration, dans le choix de ponctuer le film de gros plans continus visant à mettre en évidence les nuances et les luttes émotionnelles qui animent les protagonistes, et dans l'adoption d'un style à mi-chemin entre la fiction et la vocation documentaire. To the Unknown God est un film fait d'oxymores et d'antithèses, qui ne s'accroche à aucune certitude métaphysique et préfère s'ouvrir à l'expérience authentique et difficile du soin. C'est précisément dans cette relation triangulaire entre la vie, la guérison et la mort que les personnages évoluent [...].
De ce point de vue, la référence au Dieu inconnu du titre, plutôt qu'au célèbre poème de Nietzsche, également cité dans le film, semble renvoyer à un verset des Actes des Apôtres où il est écrit : « [le Dieu inconnu] que vous adorez sans le connaître, je vous l'annonce ». Loin d'être une œuvre religieuse, le film de Bisatti est pourtant une œuvre d'annonce : représenter la mort, c'est la laisser émerger comme une force à la fois rassurante et effrayante, et sa présence ne tient pas seulement, comme le voulait Bazin, à l'obscénité de sa représentation, mais à la délicatesse de son annonce. Et c'est peut-être à partir de là que des œuvres comme Al Dio ignoto nous font redécouvrir l'extraordinaire d'une vie qui s'éteint et, avec elle, la plénitude de se sentir vivant ». (Alessandro Lanfranchi, cineforum.it)